Interviews
Jean-Baptise Pellerin, 39 ans
Romain Guillemaux, 21 ans, Agent de Trafic à l'aéroport de Lyon St-Exupéry
- En quoi êtes-vous lié avec l’aviation ?
Jean-Baptiste : Brevet de pilote privé à 14 ans ; Je travaille dans une compagnie aérienne (BRITAIR) et mon père en a été le premier pilote. Je passais mon temps à l'accompagner quand j'étais enfant. L'aviation est une vraie passion pour moi. Aussi, un de mes frères est pilote professionnel.
Romain : Je suis agent de trafic à l'aéroport de Lyon St Exupéry
- Selon vous, quels sont les inconvénients de l’aviation d’aujourd’hui ? Et quelles seraient les améliorations à apporter ?
JB : Du point de vue de l'aviation commerciale (mais également pour les aéro-clubs et les privés), le bruit des avions est un vrai problème vis à vis des personnes vivant à proximité des aéroports. L'écologie étant à la mode, les moteurs devront être de plus en plus performants afin de polluer le moins possible. Pour ce qui est du modèle économique, le low-cost est une redoutable concurrence pour les compagnies comme AF. Cependant ce modèle a ses faiblesses car il se base en partie sur le fait d'exploiter des appareils récents pour limiter les frais de maintenance. Ryanair a essayé d'avoir de très grosses remises en achetant 300 A320 ou B737 mais Airbus et Boeing n'ont pas accepté de reprendre les anciens avions... Pour satisfaire la clientèle, la méthode du "hub" est probablement une bonne solution en mixant des hubs longs courrier comme CDG et des hubs courts et moyens courrier comme le notre à Lyon. Mais il faudra être capable de revoir notre politique commerciale en modifiant notre modèle économique comme cela vient d'être annoncé.
R : En ce moment, les avions consomment encore beaucoup d'énergie et sont très polluants. De plus, voyager en avion est encore très cher et n'est donc pas accessible à toutes les bourses. Il faudrait améliorer la rentabilité des avions en les faisant plus solides, plus légers et consommant moins de carburant. Améliorer également la facilité d'utilisation des appareils et uniformiser les commandes et les pièces techniques des avions pour réduire les coûts de formation et d'entretien.
- Selon vous, quels sont les formes d’aviation qui ont vraiment une chance de réussir demain, le solaire, le bio carburant, l’électrique …?
JB : A m on avis, les bio-carburants représentent la seule évolution réaliste à court terme. A moyen terme, l'électrique semble envisageable (pile à combustible notamment.
R : Pour moi le carburant dans un premier temps qui sera le plus facile à utiliser est le bio carburant: de nombreuses compagnies utilisent partiellement le bio carburant ( QATAR Airways, Lufthansa, ....) De nombreuses compagnies font des recherches pour réduire la consommation et la pollution des avions.
- Comment voyez-vous le futur de l’aviation ? Pensez-vous seulement qu’elle ait un avenir ?
JB : Je crois que la lecture de mes précédentes réponses donne une idée de ma pensée. Bien entendu, je pense que l'aviation a un avenir et ça vaut mieux pour mon travail. Les visioconférences sont une solution pour limiter les déplacements. Mais du point de vue des congés et de certains déplacements professionnels, l'avion est la seule solution. Traverser l'atlantique en bateau ou faire plusieurs milliers de kilomètres en voiture ou en train (même du type TGV) n'est pas très réaliste. Le TGV est en revanche une réelle menace sur des trajets plus courts.
R : L'aviation du futur, car il y en aura une, se divisera en deux : les Long Courrier et les courts courrier. Les long courriers : ce seront de gros appareils type A380 voir aile volante, par contre les prix seront assez élevés du fait de la taxe carbone et du prix de l’énergie et avec les taxes des pays .
Pour le court courrier : ce seront des appareils types A320 voir CRJ ou ERJ de type Low Cost car la guerre des prix fait rage et que les gens recherchent la rapidité et les vols moins chers. Cela veut dire qu'il suffit juste que le low-cost gagne en efficacité.
- Un jour, l’IA pourra-t-elle remplacer intégralement le pilote ?
JB : Peut-être mais pas avant des dizaines d'années pour ce qui est de l'aviation commerciale. Du point de vue technique, c'est déjà faisable. Le principal obstacle sera de faire accepter aux passagers de monter dans un avion sans pilote.
R : Non car le pilote (en plus de piloter ) est le chef de l'avion (le seul maître à bord) : il doit donc avoir une fonction managériale, savoir régler les conflits avec les passagers et il doit s'assurer du bon fonctionnement de son appareil. En d'autre terme, selon moi il est indispensable .